" Toutefois, en décembre, la progression ralentit", voilà la formule utilisée par le ministre pour caractériser les chiffres du chômage publiés ce jour.
Bien sûr, on peut rire de tout, mais cette formule déjà utilisée fait preuve d'un humour noir mal venu sur ce sujet. Une progression qui ralentit n'est pas une stabilisation et encore moins une diminution : il n'y a pas lieu de se réjouir de compter plus de chômeurs que le mois précédent.
Cette publication de janvier concerne la situation fin décembre 2014, et elle permet donc d'avoir une vue complète sur l'année passée.
Voici les chiffres publiés par la DARES :
Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A s’établit à 3 496 400 en France métropolitaine fin décembre 2014. Ce nombre augmente par rapport à la fin novembre 2014 (+0,2 %, soit +8 100). Sur un an, il croît de 5,7 %.
Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en activité réduite (catégories B et C) s’établit à 1 721 800 en France métropolitaine fin décembre 2014 : sur un mois, il augmente de 0,7 % pour l’activité réduite courte (catégorie B, +4,2 % sur un an) et de 2,9 % pour l’activité réduite longue (catégorie C, +10,1 % sur un an).
Au total, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C s’établit à 5 218 200 en France métropolitaine fin décembre 2014 (5 521 200 en France y compris Dom). Ce nombre augmente de 0,8 % (+41 900) au mois de décembre. Sur un an, il augmente de 6,4 %.
On a donc environ 6% d'augmentation sur 12 mois, et un total de plus de 5,5 millions de demandeurs d'emploi en France (DOM compris). Faut-il rappeler que les perspectives de croissance sont médiocres pour 2015, et dans le cadre de l'économie libérale qui est le nôtre, cela ne permet pas d'envisager d'amélioration du marché de l'emploi.
Des millions de personnes se retrouvent donc durablement dans des situations précaires, qui entraînent pour elles-mêmes et pour leur famille de grandes difficultés dans la vie quotidienne. Les conséquences au long cours sont au moins aussi désastreuses, avec pour les plus jeunes un démarrage de carrière déstructuré, qui fragilise l'intégration future dans le monde du travail. Pour les plus anciens, c'est l'accès à une retraite correcte qui devient problématique, surtout avec les nouvelles mesures de recul de l'âge où l'on peut bénéficier d'une pension complète. Même si le problème du chômage se réglait demain par miracle, ces conséquences négatives persisteraient.
Voici les chiffres locaux, publiés par la DIRRECTE :
Fin décembre 2014, dans le département des Ardennes, 17 492 personnes sont inscrites à Pôle emploi en catégorie A. Ce nombre augmente de 0,3 % par rapport à fin novembre 2014 ( + 55). Sur un an, il est en augmentation de 6,0 %.
Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A, B,C s'établit à 24 701 dans le département des Ardennes, fin décembre 2014. Ce nombre augmente de 0,8 % (+ 193) sur un mois. Sur un an, il augmente de 4,0%.
En Champagne-Ardenne, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A augmente de 0,1 % par rapport à novembre 2014 ( + 5,7 % en un an).
En Champagne-Ardenne, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A, B, C augmente de 0,9 % par rapport à novembre 2014 (+ 5,2 % en un an).